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Description archivistique
Fonds Alberta (Bertha) et Auréa Loignon
CA SPB PR197 · Fonds · 1912-1943

Ce fonds contient trois séries de correspondance reçue :

par Alberta (Bertha) Loignon, de Saint-Côme-Linière, près de la frontière, à qui écrivent : sa cousine, qui fait les foins chez un oncle près de Waterville, Maine E.-U., où les cinémas sont bondés et qui va se faire photographier à Sherbrooke; et aussi le futur mari d’Alberta, Albert Bouchard, bûcheron à North Branch, Maine qui lui déclare son amour, tandis que ses amies Maria, Imelda et Blanche tentent de la consoler de sa solitude;

par Mme Thomas Loignon (Élodie Boily), dont la fille Auréa mâche de la gomme en classe;

par Auréa Loignon, élève du couvent de Saint-Côme,-Linière qui devint institutrice, à qui écrivent les sœurs Marie-Clotilde, Saint-Pierre d’Alcantara, sœurs de la Charité de Saint-Louis, originaires de France, et sœur Marie-Lucienne (beauceronne) de leurs couvents de Portneuf, Charny, Saint-Honoré-de-Shenley et Saint-Raphaël : difficulté de maintenir la discipline et l’intérêt des étudiantes à l’approche des examens, aînée de la classe modèle des autres, morale du travail, du devoir, de la culpabilité après le péché, de la prière et de la pénitence menant au succès, épuisement dû à l’ingratitude des élèves et des parents face au dévouement, difficultés de l’exil, séparé de sa famille laissée en France, attachement à la famille d’Auréa et aux petits enfants de son oncle Georges Plourde, qui ont perdu leur mère Odilus Boily en 1916, souvenirs de 1re communion, prix de fin d’année, visites de l’inspecteur, comparaison entre les différents paroisses et villages, beauté des chutes à Charny durant l’inondation de juin 1917 qui dévaste la Beauce, suicide d’un déserteur de la conscription pourchassé;

par un garçon (non identifié) de la campagne qui échange des cartes postales, avec son ami E. P., qui séjourne tantôt à Montréal et lui vante les plaisirs de la ville, le patinage sur glace et à roulettes et les belles filles, et plus tard à Porquis Junction près de Timmins Ontario où il s’ennuie.

L’ensemble de cette correspondance révèle notamment le contexte difficile des amours à distance du début du XXe siècle quand les garçons peu instruits de la campagne partent l’hiver travailler dans les camps forestiers éloignés. Elle met aussi en lumière le contraste entre la vie rude des campagnes où dominent les liens familiaux et d’amitié et celle plus facile des villes bourdonnantes d’activités et de plaisirs, le contraste entre l’amour romantique des jeunes filles et les désirs lubriques des garçons, l’instruction des filles et l’analphabétisme des garçons.

Les lettres reçues par les deux filles et leur mère racontent la vie des membres de la famille de Thomas Loignon (à Zéphirin et Esther Lambert-Champagne) et d’Élodie Boily (à Ovide et Adélaide Simard), cultivateurs mariés à Saint-Côme-de-Kennebec le 4 juillet 1892
de leurs enfants :
Alberta, née le 22 mai 1893, et baptisée sous le nom de Bertha
mariée à Saint-Côme-Linière, le 23 juin 1914, à Albert Bouchard, fils d’Édouard et de Julie Dufour
Émile, né le 9 septembre 1894
marié à Saint-Côme-Linière, le30 juin 1919, à Aline Bélanger
Marie, née le 3 avril 1896
Auréa, née le 8 juin 1900, et baptisée sous le nom de Marie Claire Léa Loignon
Germaine, née le 7 septembre 1902,
Yvonne, née le 17 mars 1905
mariée à Saint-Côme-Linière, le10 juin 1931, à Gustave Doyon, de Beauceville
Irène, née le 11 novembre 1907
mariée à Saint-Côme-Linière, le18 août 1943 à Omer Paré
Paul-Hervé, né le 31 mai 1910, baptisé sous le nom de Joseph Arvée Léopold
marié à Saint-Côme-Linière le16 juin 1937 à Mme Thérèse Genesse
et de leurs nombreux amis(es).

Programme pour une fête des Mères organisée probablement par le couvent avec du théâtre, du chant et de la musique.

Loignon, Alberta (Bertha)