Hydro-Québec est un organisme d’État créé le 14 avril 1944 par le gouvernement d’Adélard Godbout.
En avril 1963, lors de la nationalisation de l’électricité, Hydro-Québec achète la Shawinigan Water and Power Company (SWPC) (fondée le 15 janvier 1898).
Un bureau de la Shawinigan Water and Power Company s’installe à Saint-Joseph-de-Beauce en 1926 dans la maison située au 175 rue Taschereau à Saint-Joseph-de-Beauce, ancienne maison d’été du seigneur Thomas-Linière Taschereau. Avant de devenir propriété de la Shawinigan, la maison fut successivement propriété de l’avocat Hamel et de Philias Moreau. Hydro-Québec (région Montmorency), section Saint-Joseph (successeur de la Shawinigan Water and Power Company) vend la maison à M. Gaétan Vachon en 1986. L’entreprise emménage alors dans de nouveaux bureaux situés au 1350 Kennedy à Saint-Joseph.
Intégral d’un article du journal La Vallée de la Chaudière, vol. 16, no 44, 16 janvier 1948, p. 1 intitulé La compagnie Shawinigan dans la Beauce :
"Le cinquantenaire d’incorporation de la compagnie Shawinigan, la plus puissante compagnie électrique, qui dessert un immense territoire dans la province de Québec, nous porte à jeter un coup d’œil rétrospectif sur le développement du réseau de distribution de cette compagnie dans la région.
Avant 1925, le service d’électricité était fourni dans la Beauce, c’est-à-dire à Sainte-Marie, Beauce-Jonction [Vallée-Jonction], Saint-Joseph, Beauceville, Saint-Georges et Tring-Jonction, par la "Beauce Electrique" qui devint plus tard la "Saint-François Électrique", qui fut à son tour achetée par la compagnie Shawinigan Water and Power en 1924.
Le 15 août 1925, M. Wellie Parenteau arrivait à Saint-Joseph pour y ouvrir un bureau. M. Gratien Spénard, le Surintendant actuel du District, No 9 de la Shawinigan, l’y suivit le 26 août. Ils demeurèrent à Saint-Joseph jusqu’au Jour de l’An 1926, date à laquelle ils retournèrent au bureau-chef pour revenir au printemps. Pendant leur absence, la surveillance du réseau était confiée à MM. Arthur Lessard et Georges Plante, et M. Philémon Blanchet avait charge de la collection [paiement] des clients.
Au printemps de l’année 1926, M. Wellie Parenteau ouvrait le premier bureau de la compagnie Shawinigan à Saint-Joseph, dans l’édifice de M. Thomas Dostie, à l’endroit des bureaux actuels de MM. Antoine Lacourcière et Emmett O’Farrell. Le personnel du bureau comprenait 4 employés avec M. Parenteau. Ce bureau était une succursale du bureau de Thetford Mines dont le gérant était M. George Anderson. La division de Saint-Joseph compte 108 employés, dont 68 résidants à Saint-Joseph même.
M. Gratien Spénard est le surintendant actuel du District No 9 qui comprend les comtés de Beauce, Dorchester, Frontenac, Bellechasse et partie des comtés de Lévis et Montmagny. Ce district est l’un des plus importants de la compagnie Shawinigan, puisqu’il compte au-delà de 15 000 clients et d’ici le 1er juillet prochain, ce nombre sera porté à 18 000. La Shawinigan, on le sait, a un important programme d’électrification rurale.
Il nous a été donné de causer avec un ancien employé de la Beauce Electrique, M. Philémon Blanchet de Saint-Joseph, qui nous a raconté des choses très intéressantes. M. Blanchet est entré au service de la Beauce Electrique en 1919. À cette époque, le réseau de la compagnie desservait Saint-Georges, Beauceville, Saint-Joseph, Beauce-Jonction [Vallée-Jonction], Sainte-Marie et Tring-Jonction. "J’étais le seul collecteur de la compagnie, nous a-t-il dit, et il me fallait seulement 15 jours par mois pour visiter mes clients." Ajoutons que la Beauce Electrique n’avait environ que 600 clients. Le personnel permanent de la compagnie se composait de trois hommes : MM. Georges Plante et Arthur Lessard, préposés à l’entretien du réseau et M. Blanchet qui avait charge de la collection [paiement].
Du temps de la Beauce Electrique, les clients payaient 12½ cent le kWh, moins 10 pour cent d’escompte pour prompt paiement. Ils ne bénéficiaient pas de taux décroissant dans le genre de ceux dont nous jouissons aujourd’hui. Les moteurs étaient à peu près inconnus et seules quelques industries utilisaient des moteurs pour la force motrice. Le seul moteur de 10 forces était installé à la fonderie de Saint-Georges. Il en coûtait à son propriétaire un taux fixe de $33.33 par mois. Il y eut aussi le Moulin à Farine de Saint-Joseph qui utilisa pendant qu’il fut en opération un moteur électrique de 25 forces.
Les ampoules d’éclairage ne ressemblaient pas du tout à celles que nous utilisons aujourd’hui pour l’éclairage de nos maisons et bureaux. Les personnes qui se risquaient des ampoules de 25 watts passaient certainement pour des "gaspilleuses" comme disait Séraphin. En plus du taux de 12½ cent du kilowatt, la "Beauce Electrique" avait des taux fixes pour l’éclairage : une ampoule de 5 chandelles coûtait 30 cents par mois; 8 chandelles, 50 cents; 16 chandelles, $1.00. Les ampoules au tungstène de 25 watts coûtaient 31½ cents par mois. Le seul article pour lequel on chargeait un prix abordable était le fer électrique à 50 cents par mois.
Les taux que nous avons aujourd’hui ne souffrent même plus la moindre comparaison avec ces tarifs. Le service domestique pour lequel on demandait 12½ cent du kWh, plus 20 cents de loyer pour le compteur se vend aujourd’hui 3,5 cent du kWh pour les premiers 50, plus un loyer de 22 c pour le compteur, moins un escompte de 10 pour cent pour paiement dans 10 jours. Les kWh additionnels sont facturés à 1,5 c et 0,9 de cent pour la balance.
Le service qui était fourni en 1924 ne peut se comparer à celui dont nous jouissons actuellement. Tous se souviennent des interruptions de courant qui nous arrivaient à propos de rien. À la suite de l’inondation de 1917, notre village a été privé d’électricité pendant plusieurs semaines. Chaque année, au temps de la débâcle, les poteaux étaient cassés par la glace, et on ne rétablissait le service qu’après, parfois, plusieurs semaines.
Le développement de la Shawinigan a été un facteur de progrès pour toute la région desservie par cette compagnie. L’électricité a changé le mode de production de l’industrie existante et a permis l’établissement et le développement de nombre de nouvelles industries."